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FEVRIER 2003
Un hiver entre balcon et tisons.
L’hiver météorologique débute le premier décembre et s’achève fin février. Au centre départemental de la Loire, à St-Etienne Bouthéon, ce dernier hiver se situe en 33ème position dans la liste des 57 hivers classés du plus froid (1962-63) au plus doux (2000-01). Dans cette même liste, à Lyon-Bron, où les séries de températures remontent à 1921, cet hiver se classe en cinquantième position sur un total de 82. L’histoire climatologique retiendra donc un hiver 2002-2003 plutôt doux en région stéphano-lyonnaise. Les moyennes sur plusieurs mois cachent bien souvent de profondes disparités : si cet hiver est incontestablement à ranger parmi les doux, c’est en grande partie grâce à décembre ; comme nous allons le voir, janvier et février se sont avérés nettement plus rigoureux. A Lyon, ce couple janvier-février 2003 se situe en 29ème place sur 83 dans le classement du plus froid au plus doux ; à St Etienne, il occupe la 17ème position sur les 57 depuis celui de 1947. Ces derniers janvier et février possèdent tous deux une température moyenne inférieure à la normale ; cet état de fait est assez rare, nous n’en n’avions plus connu depuis ceux de 1987, soit depuis 16 ans. Qui dit froidure dit souvent neige : en ce début d’année, elle n’a pas été rare : sur les ubacs des plus hauts monts de notre secteur (soit entre 900 et 1000 m d’altitude), le sol est resté couvert depuis le samedi 4 janvier. A l’heure où ces lignes sont écrites –le 4 mars- le sol est encore blanc sur les versants nord du mont Boussuivre. Le nombre de jours avec gel, comme nous l’avions souligné dans un article précédent, avait été très faible lors de toute l’année 2002. Cette année, après seulement deux mois, le faible total de 2002 est d’ores et déjà dépassé. Andrézieux-Bouthéon avait recensé 31 jours avec gel durant toute l’année 2002, on en compte 33 pour l’ensemble des deux premiers mois de 2003 ; 40 jours de gel en 2002 à Violay, déjà 44 pour 2003. Les postes plus continentaux, plus abrités, n’ont pas encore atteint leur total de 2002 : 37 jours de gel en 2002 à Feurs (53 au Breuil), seulement 33 en 2003 pour ces deux localités. Le nombre de jours sans dégel est lui aussi bien plus important lors de ces deux derniers mois qu’il ne l’était pour l’entière année 2002. A Violay, on n’a compté que trois de ces jours en 2002, ils sont déjà 19 en 2003, 20 pour St-André. La station automatique des Sauvages, placée sur une crête ventée en totalise 22. Feurs en dénombre onze tout comme Andrézieux-Bouthéon, neuf pour le Breuil.
Blanc février.
Le début du mois de février est sous le signe de la neige : la couche déjà conséquente tombée fin janvier résiste à un éphémère redoux humide le 3. Ce jour là, la neige du matin se transforme rapidement en pluie à la mi-journée, effaçant le manteau blanc en dessous de 600 m d’altitude environ, puis le froid revenant, la neige blanchit de nouveau le sol à toutes altitudes. Ce jour là, les pluviomètres recueillent une assez importante quantité d’eau : 21 à St-Vérand, 20.9 mm à Violay, 20 à Montrottier, 18.2 à Balbigny, 17 à Montchal, 16 à St-Genis l’Argentière, 15.7 à Bully, 15 à St-Symphorien-sur-Coise, 13.6 aux Sauvages, 12 à St-André-la-Côte, 11.4 au Breuil, 11.2 à Andrézieux et à Feurs. Le temps sec et ensoleillé se rétablit dès le 6 et la température devient agréable au plus chaud des après-midi : 5° à St-André le 9, 6° à Violay et aux Sauvages, 10° à Feurs, 10.3° à Andrézieux. Dès le lendemain, le vent s’oriente progressivement au nord-est et alimente la région en un air plus froid mais toujours très sec. Les postes de montagne tels que Les Sauvages, Violay et St-André enregistrent alors une suite de 6 jours sans dégel à compter du 12. Le dimanche 16 voit de nouveau voltiger des flocons par « retours d’est » et on enregistre ce jour la température maximale la plus basse du mois : -9.5° au Col de la Loge (monts du Forez, alt 1270 m), -5.6° aux Sauvages, -5.4° à St-André, -5.2° à Violay, -2.2° à Andrézieux, -2° à St-Vérand,-1.5° à Feurs, -0.4° au Breuil, 0.0° à Bully et St-Symphorien-sur-Coise. La température minimale de ce dimanche reste elle aussi très hivernale, on ne relève pas moins de –10° à Violay (mini du mois), -9.1° aux Sauvages (–10.5° le 18), -8.7° à St-André (–10.2° le 18), -8.1° à Grammond (-10.1° le 18), -7.7° au Breuil (-10° le 1er), -7.1° à Andrézieux (-8.8° le 18), -7° à St-Symphorien-sur-Coise (-10° le 18), –6.3° à St-Vérand (-8.5° le 18), -5.4° à Feurs (-8.3° le 19). ; les températures entre parenthèses étant les minimales absolues du mois.
Retour de la douceur en montagne.
Le gel sous abri disparaît en montagne durant la dernière semaine de la période. A Violay, les Sauvages et St-André, il ne gèle plus dès le samedi 22 et ce jour est alors le second sans gel du mois. La situation anticyclonique engendre une traditionnelle inversion de température entre les monts et plaine ou fonds de vallées. Le samedi 22, alors que les minimales atteignent 0.8° à Violay, 1° aux Sauvages et 0.3° à St-André, il fait encore –6.2° à Bully, -6.1° au Breuil et –4° à Feurs. Même constat le lendemain dimanche 23 avec encore –3.5° au Breuil, –3° à Bully contre 1.9° aux Sauvages, 1.8° à Violay. Le gel à Bully et le Breuil se poursuit jusqu’au 25 inclus. Si les températures matinales de ces derniers jours de février sont encore froides en vallées, elle ne gênent en rien la progression du thermomètre durant les après-midi ensoleillés. Le thermomètre du Breuil réalise le samedi 22 un remarquable écart entre les –6.1° du petit matin et les 13.8° de l’après midi : une amplitude thermique frôlant les vingt degrés n’est pas si courante en février. Les quinze degrés sont dépassés pour la première fois depuis le 2 janvier à basse altitude : 15.6° à Andrézieux le 28, 15.8° au Breuil le 25, 15.9° à Bully le 27, 16° à Feurs le 28. La montagne ne goûte pas à ces saveurs printanières et doit se contenter d’un maximum de 14° à St-Symphorien le 27, 13.5° à St-Vérand le 25, 11.6° aux Sauvages, 11.2° à Violay, 11° à St-André le dernier jour du mois.
Un mois pour les skieurs.
L’ensoleillement de ce mois est excédentaire et atteint 92 heures aux Sauvages soit un surplus d’une dizaine d’heures par rapport à un février normal. Ce généreux ensoleillement associé à un froid tenace et une couche de neige conséquente font le bonheur des stations de ski de moyenne montagne. Après les diluviens novembre et décembre, le correct janvier, il serait bien indécent de crier à la sécheresse après ce mois de février. Certes il n’a pas été très prolifique en eau, il est même le douzième plus sec à Bouthéon depuis celui de 1947 ; mais dans la région, ce mois est traditionnellement pauvre en gouttes. Voici les cumuls de pluie mensuels en mm, cette hauteur comprend l’eau de pluie ainsi que celle issue de la fonte de la neige : Andrézieux 16.1, Bully 21, Balbigny 18.2 Le Breuil 19.2, Feurs 22.2, Les Sauvages 24.2, Montchal 36, Montrottier 34.5, St-Symphorien 31, St-André 29.5, St-Vérand 32.2, St-Genis 24.9, Violay 33.4.
Le lien Internet du mois est pour le site INFOCLIMAT. Ce site dédié à la météo française comporte un grand nombre de cartes actualisées toutes les heures, des radars de précipitations, des prévisions jusqu’à 10 jours, quatre forums thématiques et un espace où vous pouvez décrire en temps réel le temps qu’il fait chez vous. L’adresse de ce site est : http://infoclimat.free.fr/
Remerciements à Mesdames Laval (St-Genis-l’Argentière). Messieurs : Benier (Feurs), Blotas (Bully, Rhône), Coquard (Montrottier), Duchez (Balbigny), Maugé (Montchal), Molin (St-André-la-Côte), Rollet (St-Vérand), Subrin (Le Breuil), Thizy (St-Symphorien-sur-Coise).
A Violay le 4 mars 2003.
M. Gagnard
Contact : gagnard@univ-lyon1.fr
Site Web : http://www.chez.com/gagnard/pageweb/indexclim.htm