Octobre 2004
Octobre fait tonneau plein.
Octobre 2004 établit un nouveau record de forte pluviométrie dans les stations météo de la région comme Andrézieux, Roanne ou Feurs. A Andrézieux, au centre Météo France où les mesures ont débuté en 1946, le précédent record datait de 1979 ; on avait recueilli 145.8 mm en octobre de cette année. Octobre 2004 repousse la barre à 170.2 mm. A Roanne, depuis 1946, le champion des octobres pluvieux était celui de 1977 avec 127 mm ; il ne fait à présent plus le poids devant les 170 mm de ce dernier mois. L’exception revient au Breuil, le cumul d’octobre 2004 reste une petite dizaine de millimètres en dessous de celui de 1979 (148.6 mm) ou encore à Lyon Bron qui avec 168.8 mm reste bien en deçà des 256 de 1993.
Deux mille quatre est d’ores et déjà une année excédentaire en pluviométrie à Andrézieux, puisqu’il y est tombé davantage d’eau durant ces dix derniers mois (716.5 mm) que lors d’une année entière normale (705.2 mm) ; le même constat s’applique à Grammond ou encore à Balbigny, mais pas au Breuil ni à Violay encore moins à Lyon.
Si l’abondance de pluie n’est pas passée inaperçue, on ne doit pas perdre de vue pour autant l’extrême douceur de ce second mois de l’automne météorologique. La température moyenne atteint 14.6° à Andrézieux (soit 2.9° d’excédent), ce qui classe cet octobre en troisième position parmi les plus doux depuis au moins celui de 1946. Cette troisième place est partagée avec octobre 1967 ; on ne peut pourtant pas dire que ces deux octobres se ressemblent comme deux gouttes d’eau : octobre 04 est le plus humide tandis que octobre 67 est le plus sec avec seulement 10.8 mm de cumul !
Des maximales au maximum.
L’été était revenu en septembre et il ne se décide pas à partir en cette première semaine d’octobre. Une bouffée d’air tropical déferle sur la région entre le 3 et le 5, les maximales atteignent alors des niveaux jamais rencontrés en octobre. Le 4, Andrézieux bat le prestigieux record de haute maximale pour un mois d’octobre entier ; le thermomètre monte se jour là à 29.2° dans l’abri blanc du centre météorologique, dépassant ainsi de 0.6° le précédent record détenu par le 2 octobre 1971. Toute la région bénéficie de cette étonnante douceur… Toute ? Non ! Un village particulièrement exposé au vent de sud résiste encore et toujours à cette chaleur hors saison, il ne fait en effet que 22.6° au plus chaud (le 5) à St-André-la-Côte. En dehors de cette irréductible bourgade, on atteint au maximum des 4 et 5 : 24.8° aux Sauvages ainsi qu’à Montmelas les Etuiles (versant nord-est), 25° à Violay, 26.2° à Grammond, 26.8° à Montchal Chanin, 27° à Montchal Fontanes, 27.2° à St-Vérand, 27.5° à St-Symphorien et Villefranche, 28° à Pommiers-en-Beaujolais, 28.2° à Anse, 28.5° à Bully, 28.6° au Breuil, 29° à Feurs Randan, 29.5° à Feurs. Ce vent chaud ne se calme pas la nuit et nous vivons alors des situations thermiques très contrastées. Les postes abrités enregistrent le 5 des minimales relativement basses (8.3° au Breuil), tandis que sur les hauteurs ou à Feurs le thermomètre ne descend pas sous les 15 degrés : minis de 15.1° aux Sauvages, 15.3° à Montchal Fontanes, 15.5° à Violay, 15.6° à Grammond, 17.2° à Feurs Randan, 17.3° à Feurs.
Ô rage, Ô tonne.
Le supplément d’été ne dure que la première décade. Dès le 11, la température redevient normale, un bruyant orage déverse quelques grêlons à Violay. Les jours qui suivent sont tous plus ou moins arrosés, la température poursuit sa descente pour atteindre les 15 et 16 des valeurs fraîches pour une mi octobre. La plus petite des maximales de ces deux jours plafonne à 7.1° à St-André, 7.6° aux Sauvages, 7.7° à Violay, 9.1° à Montchal F., 10.3° à Montchal C., 11° à Andrézieux, 12.4° à Feurs R., 13.5° au Breuil. Durant cette journée du 15, il tombe quelques averses de grésil à St-André et Violay, la neige blanchit temporairement les monts du Forez au dessus de 1300 m environ. L’été tente une dernière contre offensive durant le week-end du 23 et 24, à cette occasion, les maximales frôlent (une dernière fois ?) la barre des 20 degrés jusque sur les monts. Cet avant dernier week-end d’octobre est particulièrement agréable avec ses 19 heures de soleil à Andrézieux et 17h 30 aux Sauvages ; sa température moyenne est même sensiblement plus élevée que celle du second week-end de juillet dernier. Voici la moyenne thermométrique de samedi 23 et dimanche 24 octobre suivie de celle des 10 et 11 juillet 04 : le Breuil 15.1°/15.5°, St-André 15.5°/12.4°, les Sauvages 16.1°/12.3°, Violay 16.2°/12.6°, Feurs 17.5°/15.6°, Andrézieux 16.6°/14.4°, Montchal F. 16.5°/13.3°. Cet éclat estival ne dure que l’espace du week-end puisque dès le lendemain lundi 25, de violents orages éclatent en fin d’après midi et début de soirée. Le secteur de St-Etienne est particulièrement touché, des routes sont coupées à la circulation ; cet orage laisse 50.6 mm à Andrézieux, c’est la seconde plus grosse lame d’eau recueillie en 24h en octobre depuis au moins 59 ans. Dans le sud de l’agglomération stéphanoise (quartier de Solaure), on mesure même 68 mm entre lundi soir et mardi matin.
Une dépression très creuse campe sur le proche Atlantique durant la dernière semaine du mois. Excepté le 30, tous les jours sont arrosés. Voici le total millimétrique mensuel éventuellement suivi du cumul des 7 derniers jours d’octobre : Balbigny 131.2/81.7, Montmelas 152.9/90.7, Andrézieux 170.2/106.4, Pommiers-en-Beaujolais 143.7, Anse 141.3/76.8, Villefranche 158.9/91.5 , Lyon-Bron 168.8, Satolas 202, Le Breuil 140.1/83.8, St-Vérand 166.1/105.7, St-André 208.5/120 , Bully 155/89.8, les Sauvages 147.4/89.2, Violay 183.7/107.2, Montchal Chanin 158.2/94.1, Feurs 137/84, Feurs Randan 147/91.2, Montchal Fontanes 164.2/92.5, St-Genis-l’Argentière 136.3, Montrottier 162.4/109.9, Roanne Riorges 170.
Votre station météo : suite et fin.
Après avoir, le mois dernier, rapidement passé en revue le matériel nécessaire aux principales mesures météo, voyons à présent les horaires à respecter pour la lecture de ces mesures. Débutons par le plus simple : le relevé de pluie. Vous devez visiter votre pluviomètre tous les matins à 6h du temps universel (TU), cet horaire correspond actuellement à 7h de temps légal (c’est-à-dire le temps de nos montres), il correspondra à 8h légales après le prochain passage à l’heure d’été. Après avoir noté la quantité d’eau emprisonnée dans l’éprouvette, vous vidangerez bien entendu votre pluviomètre. La quantité de pluie relevée par exemple le mardi matin à 8h est alors attribuée à la journée du lundi.
Le relevé de température est quant à lui plus complexe. La minimale doit se relever à 18h TU, soit 19h à nos montres durant l’heure d’hiver (20h durant l’heure d’été). Si on dit par exemple que la minimale du 8 janvier a été de –5.2°, c’est que l’on a lu –5.2° au thermomètre à minima le 8 janvier à 19h légales ; on a ensuite réinitialisé ce thermomètre. Ce minimum a donc pu se produire entre le 7 janvier à 19h 01 et le 8 janvier à 18h 59. La maximale doit être relevée à 6h TU, en même temps que la hauteur de pluie ; le thermomètre étant naturellement lui aussi réinitialisé après la lecture. Si on dit par exemple que la maximale du 9 janvier a été de 7.1°, c’est qu’on a lu 7.1° au thermomètre à maxima le 10 janvier à 7h légales. Ce maximum du 9 a pu se produire entre le 9 à 7h 01 et le 10 à 6h 59. Ces horaires un peu compliqués sont tout à fait justifiables, il serait trop long d’en expliquer les fondements ici même. Si vous voulez en savoir plus sur ces questions là voyez mon site WEB dont l’adresse figure en fin d’article, vous pouvez aussi m’adresser un courriel. Si vous avez décidé de vous lancer dans les mesures météo, vos résultats pourront avantageusement venir étoffer cette chronique ; les secteurs de fonds de vallées tels que ceux de Tarare, Pontcharra, Sain Bel ou Sainte-Foy-l’Argentière seraient particulièrement appréciés.
A Violay le 3 novembre 2004.
M. Gagnard
m.gagnard@univ-lyon1.fr