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Juin 2006.

 

Juin s’enflamme.

 

Avant de retracer la météo de ce mois de juin, je dois rectifier une erreur dans le précédent papier. Le « printemps 2005-2006 » comme je l’écrivais est évidemment une absurdité, il fallait comprendre « le printemps 2006 » bien entendu.

Depuis une décennie les mois de juins deviennent particulièrement chauds, cette curieuse série n’a pas pris fin cette année, bien au contraire : elle s’est affirmée. En température moyenne, juin 2006 est le troisième plus chaud -derrière celui de l’an dernier et de 2003– à Andrézieux depuis au moins 1946 et à Bron depuis au moins 1921. L’excédent thermique sur la température moyenne atteint 3.2° à Andrézieux, 3.3° à Bron. La température moyenne de ce dernier mois à Andrézieux est de 19.85° ; depuis l’après-guerre, on compte toutefois 29 étés où à aucun moment cette température mensuelle n’a été dépassée (fut-elle celle de juillet ou d’août). Nous sommes décidément bien loin de cet été 1972, on pourrait en citer d’autres, où le plus chaud des mois estivaux, août en l’occurrence, assurait péniblement 17.3° de moyenne…

La chaleur de ce juin passe relativement inaperçue ; les températures conservent certes un niveau d’ensemble élevé mais sans pousser d’excès caniculaire. Le poste de Feurs Randan, toujours aux avant-postes dans le domaine des fortes températures n’enregistre ce mois « que » deux maximales supérieures à 35°, il en avait subit 11 en 2003 dont 2 supérieures à 40°. Du côté de l’agglomération lyonnaise, le vent de sud limite davantage la hausse : aucun thermomètre n’atteint 34°. Les minimales sont rarement excessives : la plus élevée d’entre elles atteint 18.4° à Andrézieux ; à Bron on n’en dénombre que trois supérieures à 20°, on en comptait 7 l’an dernier.

 

Début dans la froidure.

Les deux premiers jours de cet été météorologique méritent bien mal leur rang. La descente polaire amorcée en fin du mois de mai s’attarde sur le secteur en soufflant une bise glacée chargée de courtes giboulées dignes d’un mois de mars. Les maximales peinent à atteindre 15° en plaine, le val de Saône canalise ce courant d’air froid, on mesure au plus chaud du 1er juin : 14.7° au Breuil, 14.6° à Bron, 14.2° à Anse St-Vérand et Bully, 14° à Villefranche et 12.2° sur la colline de Montmelas. La Plaine du Forez souffre tout autant de ce déficit calorique : 14.3° à Feurs Randan, 13.6° à Andrézieux, 13.1° à Feurs, 12.5° à Riorges. Les 10 degrés ne sont même pas atteint à St-André (9.5°), ni à Violay (9°) et encore moins sur la crête exposée du Pouet aux Sauvages (7.8°). Plus haut encore, au sommet des Monts du Forez, le thermomètre de Pierre-sur-Haute ne grimpe qu’à 0.3° au plus chaud de cette journée.

Les quelques averses de ces deux premiers jours sont bien maigres ; en arrondissant au mm le plus proche, elles ne cumulent que 1 mm à Bron, Pierre-Bénite et Satolas, 2 mm à Violay mairie, les deux Feurs, Villerest, Anse, Villefranche, Ecully et St-André, 3 mm à Violay, St-Etienne, Andrézieux, Montmelas et les Sauvages, St-Rambert et 5 mm à Montchal.

 

Le règne du soleil.

Bien vite l’été reprend la main ; le vent de nord s’atténue sans pour autant disparaître et le soleil signe son grand retour. Malgré les deux premiers jours très maussades, la première quinzaine de juin est la plus ensoleillée à Bron et à Andrézieux depuis au moins 1971 ; l’astre du jour est présent durant 173 h aux Sauvages, 181 à Andrézieux, 187 à Satolas et 195 à Bron. Grâce à ce soleil de juin, les maximales retrouvent rapidement des niveaux corrects ; les minimales, quant à elles, restent assez fraîches jusqu’au 9 en liaison avec ce petit vent persistant de nord-est. La hausse de la température est étonnante de régularité : à Leigneux, on compte 15 jours consécutifs avec stricte hausse de maximale : elle passe de 13.5° le 31 mai à 34° le 15 juin en gravissant jour après jour quelques degrés. Ces journées lumineuses et relativement tempérées sont particulièrement agréables pour les organismes humains ; elles le sont moins pour les  végétaux qui souffrent du rapide assèchement des premiers décimètres de terre. La bise toujours présente aggrave la situation, cet air venu d’Europe centrale est très sec : le 15 à 13h, l’humidité relative à Andrézieux est de 13% sous seulement 29.7° de température. Cette intense siccité de l’air permet à notre sueur de facilement s’évaporer et donc de rafraîchir efficacement l’organisme. Une chaleur est d’autant plus supportable que l’air est sec. En soirée du 15, le cumul mensuel de pluie est strictement identique à celui égrené dans le paragraphe précédent.

 

Seconde quinzaine électrique.

Si on devait schématiser à l’extrême le temps de ce mois de juin, on pourrait annoncer 15 jours de soleil suivis de 15 jours d’orages. C’est en effet le 16 que les premiers orages de cet été météorologique arrivent sur le secteur, ils ne sont toutefois pas très virulents, seul le nord de l’agglomération stéphanoise reçoit plus de 10 mm : 11.4 mm à Andrézieux et seulement 2.6 à St-Etienne et 2.5 à Feurs Randan. Les montagnes ne sont guère plus arrosées : 9.2 mm à Montchal, 8.1 à Violay, 4.8 à Bully, 4 aux Sauvages et Montrottier, rien à St-André. Plus à l’est les abats sont insignifiants : 0.6 mm à Bron et Ecully, 0.8 à Villefranche, 0.9 à Anse, 2.2 à Montmelas.

Ce temps orageux n’a que peu de conséquence sur la température moyenne : certes les maximales flanchent un peu à cause du manque de soleil, mais l’air humide venu du sud limite fortement le refroidissement nocturne, la hausse des minis compense à peu près la baisse des maxis. A Andrézieux, la moyenne des amplitudes thermiques (la différence entre la maxi et la mini) quotidiennes durant la période de grand soleil du 3 au 15 juin s’élève à 16.6°, elle s’abaisse à 12.5° durant les 15 derniers jours du mois. Au Breuil, poste météo aux amplitudes traditionnellement très élevées, ces deux nombres sont respectivement de 19.3 et 14.8°, de 20.4° et 15° pour Leigneux.

Il faut attendre la fin de mois, plus précisément la période du 24 au 28 pour voir enfin tomber une pluie efficace. Comme souvent lors des temps orageux, certaines portions du territoire sont copieusement arrosées et d’autres passent à côté des gouttes. Ainsi le 27, un orage de grêle traverse nos deux départements suivant un axe allant de St-Genest-Malifaux aux Echarmeaux. Une rafale de 97 km/h est saisie à Andrézieux à 17h. Les dégâts aux toitures et véhicules sont principalement constatés vers Valeille, St-Cyr-les-Vignes. La soirée du 27 est très agitée, les coupures de courant sont fréquentes et les transmissions satellite interrompues lors du match des 8èmes de finale France-Espagne ; fort heureusement ces coupures se produisent essentiellement durant la mi-temps… La lame d’eau recueillie lors de ce passage orageux varie de 6.1 mm à Riorges à 44.8 mm à Montchal en passant par 7.4 mm à Villerest, 10.8 à Anse, 11 à Villefranche, 12.7 à St-André, 15 à Feurs Bron et Bully, 15.3 à Ecully, 15.5 à Feurs Randan, 19.1 à St-Etienne, 19.6 au Breuil, 21.5 aux Sauvages, 22.4 à Violay mairie, 25.5 à Violay, 28 à Leigneux, 34.6 à St-Rambert, 35 à Montrottier, 36 à Andrézieux.

Le bilan mensuel des précipitations est une nouvelle fois globalement déficitaire, Bully ne récolte que 47% de sa normale, 49% à Bron, 58% au Breuil, 60% à Feurs Randan, 63% à Villefranche.

Le sud de la Plaine du Forez est quant à lui bien doté en eau avec 113% de la normale à Andrézieux, l’agglomération Roannaise tire elle aussi son épingle du jeu avec 100% à Riorges.

Terminons par les traditionnels cumuls mensuels (en millimètres) :

Andrézieux 86.2, Montrottier 76, Villerest 47.6, Riorges 66.6 (et 103.4 en mai), Bully 34, Montchal 72.1, Violay 51.5, Violay mairie 44.9, St-Etienne ville 51.2, crêt de l’Oeillon 36, St-André 30.6, Corbas 30.3, Villefranche 47.2, Montmelas 49.2,  Anse 35.7,  Ecully 33.6, Bron 39.6, Feurs 36.5, le Breuil 43.2, les Sauvages 40.7, St-Rambert 91, Leigneux 56, Pierre-Bénite 31, Satolas 29.4.

 

A Violay le 5 juillet 2006.

M. Gagnard

m.gagnard@univ-lyon1.fr

http://perso.orange.fr/meteolyonnaise/indexclim.htm