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novembre 2006.

Automne 2006 : une nouvelle référence de douceur.

  

Depuis le début des relevés météo fiables dans notre région, c’est-à-dire en 1881 à l’observatoire de St-Genis-Laval, jamais on n’avait mesuré une si haute température moyenne durant les trois mois de septembre à novembre. Cet automne météorologique 2006 présente un excédent thermique de 3.6° à Bron, 3.7° à Andrézieux, 3.3° au Breuil. La performance est de taille puisque les seconds automnes les plus chauds, à savoir celui de 1987 pour Andrézieux et le Breuil, de 1949 pour Bron, sont relégués à 1.7° pour ces trois postes.

A quelques 25 jours de la fin de l’année, on peut d’ores et déjà annoncer que 2006 sera, malgré des mois de janvier février et août relativement froids, la seconde -voire la troisième ?- année la plus chaude dans le secteur depuis le début des mesures.

Pour faire un automne aussi exceptionnel, il faut bien s’y mettre à trois : septembre et octobre ont été des mois records dans leur catégorie, novembre les a suivis. Certes ce dernier mois n’est pas le plus doux en température moyenne : il se classe derrière celui de 1984 ; mais, à Andrézieux et au Breuil, il est le champion en ce qui concerne la moyenne mensuelle des températures maximales avec respectivement 14.9° et 13.6°.

 Début dans le froid.

Contrairement à ses deux prédécesseurs du calendrier, ce mois n’a pas été uniformément doux : ses six premiers jours ont même été plutôt frais voire froids. Dès le jour de Toussaint, la température fléchit nettement avec l’établissement d’un vent sec de nord-est. Le lendemain, il gèle sur nos monts pour la première fois de la saison : -0.5° à St-André-la-Côte, -0.7° à Montchal, -2° aux Sauvages, -2.2° au mont St-Rigaud, -2.3° à Violay tour Matagrin, -6.5° à Pierre-sur-Haute. La maximale de ce 2 novembre est, sur les monts exposés à la bise, presque aussi froide que la minimale avec seulement 0.8° au St-Rigaud et -4.7° à Pierre-sur-Haute qui subit par la même occasion son premier jour sans dégel de l’automne et son 57ème de l’année 2006.

Comme de coutume, une fois la bise apaisée, les plaines et vallées subissent de fortes gelées nocturnes, des inversions se mettent en place avec les montagnes qui retrouvent une certaine douceur. Il ne fait que -5.1° au petit matin du 3 à Andrézieux, cette minimale créé un petit événement puisqu’elle constitue un nouveau record bas -peu nombreux ces temps ci- pour un 3 novembre. Ce matin là, les minimales s’échelonnent en plaine de -5.5° à Feurs Randan à +2.3° à Anse. Le célèbre trou à froid du Sapt à St-Genest-Malifaux voit quant à lui sa minimale descendre durant 3 jours consécutifs sous les -10° et totalise à ce jour 21 minis inférieures à -10° pour cette année civile.

La douceur fait un retour remarqué sur les montagnes dès le 6 ; en revanche, le val de Saône est encore aux prises avec ses brouillards tenaces : la maximale de ce lundi n’est que de 2.4° au hameau des Etuiles (commune de Blacé, 450 m alt) alors qu’elle grimpe à 14.3° au poste des Sauvages à 833 m d’altitude.

 Retour de la grande douceur.

La première semaine frisquette est vite oubliée avec la rotation du vent au sud. Les journées et surtout les nuits sont d’une remarquable douceur, particulièrement le 16 où la température nocturne ne descend pas en dessous de 15.5° à Andrézieux, ce qui constitue un nouveau record de douceur pour une seconde décade de novembre. Les autres minimales de plaine n’ont rien à envier à la performance d’Andrézieux : 15.4° à St-Genis-Laval, 15.5° à Villefranche, 15.6° à Anse, 15.8° à Corbas, 16° à Feurs et Pierre Bénite. Si, malgré un ciel étoilé, la température nocturne de novembre n’arrive pas à chuter, c’est à cause d’un puissant courant de sud qui dilue en permanence la mince couche d’air froid produite par le sol. Les rafales mesurées par les anémomètres de Météo France sont conséquentes : 96 km/h à Andrézieux, 113 km/h à St-Etienne (Grand Clos), 123 km/h aux Sauvages, 144 km/h au col du Béal. Ce vent tempétueux est dû à un énorme contraste de pression atmosphérique entre les dépressions du proche Atlantique et l’anticyclone d’Europe Centrale. Les vents tournent dans le sens inverse des aiguilles d’une montre autour d’une dépression dans l’hémisphère nord ; le vent de sud trouve donc son explication.

 Pluies intenses.

Une pareille situation barométrique entraîne dans notre région un risque élevé de fortes pluies, d’origines méditerranéennes. Les premières gouttes apparaissent dès le 17 en fin de nuit et s’attardent sur le secteur une bonne partie de la journée. Les cumuls sont assez disparates d’un point à l’autre car souvent le ruban pluvieux méridien remontant du sud est assez fin et stationnaire ; ainsi on ne relève que 13.2 mm à Villerest, mais 34.7 mm à Riorges. Les autres lames d’eau, arrondies au mm le plus proche sont globalement très élevées : Leigneux 32, Balbigny 33, Sauvages 40, Feurs Randan 41, St-Rambert Montchal Montmelas 42, Violay 43, Violay mairie 44, Bron 47, Pommiers-en-Beaujolais 48, Villefranche 49, Le Breuil Bully et Anse 50, Andrézieux et Corbas 51, Montrottier 53, Satolas 57, Pierre-Bénite 60, St-Etienne ville 63, Ecully 71, St-André-la-Côte 77, St-Chamond 97 ( !), crêt de l’Oeillon 111.

Comme par miracle, le temps redevient calme et sec juste le samedi 18, sans doute pour laisser passer la longue cohorte des marathoniens entre Fleurie et Villefranche. Le marathon du Beaujolais nouveau 2006 n’a pas été additionné d’eau… Il parait que certains l’ont trouvé plutôt corsé, voire salé…

 Tous les chapeaux s’envolent.

Novembre n’a pas fini de nous étonner. Un très court rafraîchissement suffit à faire voleter quelques flocons, les premiers de la saison, au dessus de 600 à 700 m dans la région de Violay vers 16h le mercredi 22. Puis la grande « soufflerie du Midi » reprend du service. C’est le jour de la Sainte-Catherine que les rafales les plus puissantes sont mesurées : 122 km/h à St-Chamond, 123 aux Sauvages, 133 à Brindas, 148 au col du Béal et 151 au puy de Dôme. Avec un vent pareil, les minimales nocturnes dépassent largement des valeurs estivales. A Bron, la minimale du 25 atteint 16.7° ! il s’agit tout bonnement du nouveau record mensuel pour novembre : jamais depuis au moins 1920 on n’avait mesuré une telle minimale durant un mois de novembre. 16.7°, c’est 14.4° de plus que la minimale moyenne d’une Sainte-Catherine ; un tel écart positif sur une température minimale n’avait jamais été noté depuis au moins 1920 quel que soit le jour de l’année. Un écart plus important a bien été mesuré, mais sur une maximale, il s’agit de celle du 15 février 1958 avec 15° de plus que la moyenne.

L’extrême douceur s’étale sur une bonne semaine : du 23 au 28, Andrézieux bat quotidiennement le record journalier de haute maximale.

Globalement, ce novembre 2006 est plutôt bien arrosé, l’épisode méditerranéen du 17 aura bien évidemment été le principal fournisseur de millimètres. Les cumuls millimétriques mensuels sont éventuellement suivis du rapport à la normale : Andrézieux 74,0 / 139 %, Balbigny 56,8 / 101 %, Montrottier 80,4 , Villerest 30,4 , Riorges 62,0 / 115 %, Bully 64,3 / 103 %, Montchal 78,3 , Violay 77,6 / 95 %, Violay mairie 82,6 , St-Etienne 85,7 , St-André 106,4 , Corbas 85,7 / 114 %, Villefranche 78,7 / 123 %, Montmelas 72,1 / 81 %, Anse 75,9 , Ecully 103,2 , Bron 81,2 / 108 %, Feurs 49,5 , Feurs Randan 59,1 / 114 %, le Breuil 68,1 / 113 %, Les Sauvages 77,6 , St-Rambert 63,7 , Leigneux 46,7 , Pierre-Bénite 93,4 , Satolas 103,0 , Pommiers-en-B. 73,1 / 98 %.

 A Violay le 6 décembre 2006.

M. Gagnard

m.gagnard@univ-lyon1.fr

http://perso.orange.fr/meteolyonnaise/indexclim.htm