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Janvier 2007

Du printemps à l’hiver.

 

Le thermomètre s’est affolé durant ce mois de janvier. Certes, il est fréquent, sous nos climats si changeants, de respirer des bouffées printanières en plein cœur de l’hiver. Cette année, on ne doit plus parler de bouffée, mais plutôt d’un puissant courant tiède maintenu durant 20 jours.

Nos deux premières décades de 2007 dépassent en température moyenne tout ce qui a pu être mesuré -à pareille époque- depuis le début des relevés météo dans la région, c’est-à-dire depuis 125 ans. Ainsi à Andrézieux, la moyenne thermique du 1er au 20 janvier s’élève à 9.3° soit un demi-degré au dessus de celle des deux premières décades d’un avril normal.

Il faut attendre la troisième « décade » -qui compte en réalité 11 jours en janvier- pour voir l’hiver arriver. Le refroidissement est impressionnant : la température moyenne des 11 derniers jours du mois est, à Andrézieux, 10.3° plus faible que celle des 20 premiers. Il faut remonter à 1947 pour retrouver un refroidissement comparable ; la dégringolade, entre ces deux mêmes périodes, y avait été de 10.2°.

Au final, le coup de froid du dernier tiers-temps suffit juste à faire rater à ce mois les deux plus hautes marches du podium des janviers les plus doux. On le trouve en effet en troisième position, en ce qui concerne sa température moyenne, à l’Observatoire de St-Genis-Laval depuis au moins 1881. Le classement est identique à Bron depuis au moins 1921 ; à Andrézieux, la vague de froid tempère davantage les deux premières décades puisqu’il ne se classe que 6ème sur 61.

Les nuages et brouillards n’ont pas laissé passer grand soleil à Bron : 55 heures de cumul mensuel, c’est moins que les Sauvages (70 heures) et qu’Andrézieux (71 heures). Ces durées représentent entre 80 et 100 % des valeurs habituelles.

Un début d’année arrosé.

La nuit du réveillon se déroule sous la grande douceur et la pluie. Andrézieux bat ce jour son record de haute mini et de haute maxi avec respectivement 8 et 15.6°. Puis le temps se refroidit durant l’après-midi du jour de l’an au point de saupoudrer, au matin du 2, les sommités des Monts du Lyonnais et Beaujolais. La lame d’eau de ces deux premières journées de 2007 est encourageante : 6 mm à St-Rambert, 7 à Andrézieux,  9 à Feurs, 10 à Villefranche et Balbigny, 11 à Villerest et Pommiers-en-Beaujolais, 12 à Feurs Randan et Bully, 13 au Breuil, Anse et St-Etienne, 14 à Ecully, 16 à St-André et les Sauvages, 19 à Montchal et Violay, 21 à Violay mairie, 23 à Montrottier et Leigneux -ce qui est notable en ce lieu à cette époque- et 24 à Montmelas. Le petit coup de frais responsable du blanchiment des monts est sans suite, la grande douceur revient rapidement entrainant avec elle une nouvelle avalanche de records. Les 9, 10 et 11 sont des journées excessivement douces, surtout en plaine ; la plus haute des maximales de ces trois jours monte à 6.3° à Pierre-sur-Haute, 10.2° au St-Rigaud, 10.8° à Violay Matagrin, 12.1° à Violay, 12.2° aux Sauvages, 13.9° à St-André, 14.6° à Montmelas, 14.7° à Montchal, 15.6° à Pomeys, 15.8° à St-Etienne-la-Varenne, 16.1° à Ecully, 16.2° à Villefranche, 16.3° à Bron, 16.6° au Breuil, 16.8° à Feurs et 17° à Andrézieux.

Le printemps en montagne.

C’est incontestablement la journée du samedi 13 la star de cette première quinzaine. Les habitants des plaines ne s’aperçoivent sans doute de rien puisque, dans les basses couches de l’atmosphère, la maximale de cette journée est certes très douce pour la saison mais 2 à 4° plus fraîche que les précédentes citées. C’est en montagne que la douceur prend des tournures plus que printanières avec une maximale de 12.5° à Violay Matagrin, 13° à Pierre-sur-Haute (qui n’a dépassé cette valeur que 9 fois en août dernier), 14.5° à la Jasserie (1360 m, commune de Doizieux dans le massif du Pilat), 15.1° au col de la Loge, 17.2° aux Estables à 1486 m d’altitude dans le massif du Mézenc. Plus haut, dans les Alpes, on assiste à une véritable « canicule de janvier » : 13.1° au col du Mont-Cenis (2050 m), 15.5° à l’Alpe d’Huez (1860 m), 15.7° au col des Saisies (1650 m),  16.8° à Chamrousse (1730 m), 11° à la pointe de la Masse (2800 m).

Le 18, la tempête Cyril sévit de l’Irlande à la Pologne, on enregistre une rafale à 111 km/h au col du Béal et même 172 km/h au sommet du puy de Dôme. La différence de pression réduite au niveau de la mer atteint alors 70 hPa entre l’Espagne et le Danemark.

Ce temps anormalement chaud se poursuit dans la région encore une semaine, le paroxysme est atteint le 19. Ce jour là, Andrézieux surclasse son record de haute maximale de près de 3 degrés et la minimale à Bully affiche l’étonnante valeur de 12.8°, chose sidérante à cette date en un poste de fond de vallée. Le Breuil enregistre une minimale de 11.5° et pulvérise son record haut de 5 degrés et demi ! Les 20 degrés sont effleurés ce jour là à St-Chamond avec 19° de maximale.

Arrivée de l’hiver.

On assiste à partir du 20 à une transition en douceur vers l’hiver. La température baisse alors durant 5 jours consécutifs. Une dépression née dans les Pyrénées cabote le long des côtes méditerranéennes et bifurque en direction des Alpes. Son passage sur la région nous vaut une petite vingtaine de cm de neige sur les sommets au matin de mardi 23. L’épaisseur diminue rapidement à cause d’un sol tiédi par ces 20 jours printaniers. Une autre chute rajoute un petit décimètre dans la nuit de mardi à mercredi ; cette fois, même l’agglomération lyonnaise est concernée par quelques centimètres.

Une longue zone de basses pressions stagne de la plaine du Pô à l’Ukraine du 24 au 27. Le vent tourne franchement au nord-est et les minimales plongent en dessous des -10° ; la plus basse d’entre elles donne -12° à Pomeys, -12.9° à Andrézieux qui bat par la même occasion un record de froid pour un 27 janvier, -11.8° à Violay mairie et Matagrin, -11.5° à Feurs, -11.3° au Saint-Rigaud, -11° à St-André, -14.7° à Pierre-sur-Haute. Le 25, l’atmosphère reste glaciale toute la journée, les maximales sont dignes d’une vraie vague de froid du milieu des années 80 : -7° à Montchal, -7.4° à Violay (soit la troisième plus froide maximale relevée ces 12 dernières années), -8.6° au Saint-Rigaud, -8.8° à Violay Matagrin, -10.6° à la Jasserie, -11.1° au col du Béal et -12.7° à Pierre-sur-Haute. La couche de neige se maintient sans trop de difficulté jusqu’en fin de mois au dessus de 500 m environ ; le vent tombé, les deniers jours de janvier sont sujets aux inversions thermiques : le soleil brille sur les monts et le stratus brouille les bas-fonds.

La pluie du tout début de mois associée à la neige des 22 et 23 contribuent grandement à faire de ce janvier un mois banal en ce qui concerne la pluviométrie. Le cumul mensuel millimétrique est éventuellement suivi du rapport à la normale : Andrézieux 37,6 / 98 %, Balbigny 40,4 / 99 %, Montrottier 61,8 , Villerest 30,5 , Riorges 37,4 / 90 %, Bully 48,6 / 108 %, Montchal 53,4 , Violay 70,0 / 113 %, Violay mairie 78,4 , St-Etienne 44,5 , St-André 55,1 , Corbas 51,4 / 97 %, Villefranche 37,4 / 81 %, Montmelas 62,6 / 103 %, Anse 40,7 , Ecully 56,7 , Bron 47,4 / 90 %, Feurs 23,5 , Feurs Randan 53,6 / 153 %, le Breuil 44,6 / 94 %, Les Sauvages 67,4 , St-Rambert 28,6 , Leigneux 55,4 , Pierre-Bénite 42,7 , Satolas 50,0 , Pommiers-en-B. 38,3 / 86 %.

 

A Violay le 6 février 2007.

M. Gagnard

m.gagnard@univ-lyon1.fr

http://perso.orange.fr/meteolyonnaise/indexclim.htm