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Juin 2007

Douceur moite.

 

 

 

Juin 2007 est un nouveau mois à température supérieure à la normale ; l’excédent thermique est, à Andrézieux et Bron, d’environ 1.5° tant sur la moyenne des minimales que sur celle des maximales. Il est important de rappeler qu’en météo, une « normale » est une moyenne effectuée sur 30 années, actuellement de 1971 à 2000. Les mois de juins de 2002 à 2006 ont été exceptionnellement chauds, si on se réfère à la moyenne thermique des 7 derniers juins, alors celui de 2007 présente un déficit d’un peu plus de 1 degré.

Si juin 2007 nous a paru terne c’est sans doute à cause de son faible ensoleillement : seulement 181 heures de soleil à Andrézieux, soit une bonne cinquantaine de déficit vis-à-vis de la normale ; en avril dernier, ce poste de la plaine du Forez avait cumulé 237 heures de soleil. Cette faible dose solaire n’est toutefois pas un record : en juin 1997, l’héliographe d’Andrézieux n’avait totalisé que 176 heures ; c’était encore pire en 1993 (173 heures) et en 1990 (171 heures). L’Astre du jour a été un peu plus prodigue sur l’agglomération lyonnaise avec 204 heures de présence, il en aurait fallu une trentaine de plus pour arriver au niveau d’un juin moyen. Le poste automatique des Sauvages n’a cumulé que 172 heures d’insolation, contre 248 en avril dernier.

L’autre fait marquant de ce premier mois de l’été météorologique 2007 est la fréquence des orages et l’abondante pluviométrie qui en découle. On compte 12 jours avec tonnerre à Violay, c’est très important pour un mois de juin, mais juillet 2006 en a comporté 13. La pluviométrie est très hétérogène dans notre secteur d’entre Rhône et Loire, cette forte disparité (du simple au triple) est commune lors d’un mois globalement sec qui ne compte que quelques orages, mais plus étonnante lorsque ce nombre d’orages est très élevé comme cette année. La zone relativement sèche est visiblement la Plaine du Forez avec moins de 70 mm, celle qui totalise le plus de millimètres est le Val de Saône qui dépasse 180 par endroits. Très localement, la lame d’eau mensuelle devient bien plus importante encore : 248 mm à Ternand par exemple. Les cumuls précis des différentes localités sont listés en fin d’article.

 

Atmosphère humide.

L’été a bien du mal à se mettre en route en ce début de mois : une dépression de passage sur la France impose des après-midi bien trop frais sous les averses. Le premier, la maximale n’atteint nulle part les 20 degrés, même en des lieux habituellement bénis des feux comme Feurs Randan 18.3° ou le Breuil 19.6°. Sur le sommet du Beaujolais, au mont St-Rigaud, le thermomètre ne monte qu’à 10.5°. Les premiers orages se manifestent le 2 mais restent dans l’ensemble peu productifs. Le tonnerre ne se calme pas les jours suivants, bien au contraire : en milieu de nuit du 4 au 5, il tombe 64 mm d’eau en 2 heures à Montmelas, 48.5 à Villefranche, seulement 14.7 à Anse. Le 6 au soir, un gros orage inonde les caves à Tarare mais rince seulement les tuiles à Violay (1.5 mm).

On croit à l’arrivée de la chaleur du 8 au 10, les maximales pointent alors aux alentours de 30 degrés en lyonnais : 30.1° à Corbas, 31.8° à St-Genis-Laval. Cette tentative estivale est immédiatement remise en cause le 11 avec le retour d’un air plus frais (maxis de 17° à Violay Matagrin et au St-Rigaud).

 

Sautes de température.

A partir du 13, une zone de basse pression s’installe sur le proche Atlantique et sur les îles britanniques, elle y restera jusqu’en fin de mois. Cette poche froide va alors créer un profond déséquilibre entre la partie nord-ouest de l’Europe, soumise à la fraîcheur et à de fréquentes précipitations et la partie sud-est qui va souffrir d’une forte canicule. Notre région est située dans la zone fraîche, mais il suffit parfois de franchir les Alpes pour trouver la fournaise en plaine du Pô. Quelques bouffées chaudes, provoquées par un décalage de 100 ou 200 km vers l’ouest de la dépression britannique, nous atteignent toutefois, mais elles sont de très courte durée ; elles disparaissent sitôt la dépression revenue plus à l’est. La plus importante de ces advections chaudes alimentée par de l’air saharien arrive le 19. Les maximales sont alors les plus élevées du mois : 33° à Ecully, 32.9° à Montbrison, 32.6° à Feurs Randan, 32.5° à Villefranche, 32.4° à Feurs et Brindas, 32.3° à Corbas, 32.2° à Bron, 32.1° à Andrézieux et Anse, 31.6° à st-Exupéry et Lucenay, 31.5° au Breuil et à Riorges, 31.3° à St-Etienne et à Bully, 31.1° à Pommiers-en-Beaujolais St-Germain-sur-l’Arbresle et Craponne, 30.7° à St-Etienne-la-Varenne, 28.7° à Montchal, 28.2° à Grammond, 28.1° à Montmelas, 27.8° à Violay, 26.7° à St-André-la-Côte, 25.1° à Violay Matagrin qui dépasse 25° pour la première fois de l’an. Le lendemain 20, de nouveaux orages ramènent le thermomètre à des niveaux plus raisonnables. Une seconde pulsion d’air chaud, encore plus éphémère que la précédente, se produit dimanche 24 ; les maximales s’échelonnent de 26 à 29° en plaine à 20 à 22° vers 1000 m d’altitude. La baisse de température amorcée lundi 25 amène les maximales à un niveau de début avril le 27. Il ne fait ce jour au maximum que 6.6° au col du Béal, 13.3° à Violay, 13.5° aux Sauvages, 14.8° à St-André, 15.4° à Montmelas, 16.5° à Montchal, seul le poste du Breuil, bien abrité de ce froid courant d’ouest, arrive à hisser sa maximale au dessus de 20 degrés : 20.4°.

 

Gelées estivales.

Une fois le vent frais calmé, les nuits deviennent froides en plaine et sur les plateaux. On assiste alors à de fréquentes inversions thermiques au lever du jour du 28, avec par exemple une minimale de 5.4° au Breuil mais 10° à Pommiers, de 7.8° à Villefranche contre 10.4° à Montmelas, 2.5° aux Reculées de St-André et 7.8° au Bourg. Le trou à froid de la Loire, dont je parle fréquemment dans ces articles, situé au Sapt à St-Genest-Malifaux, enregistre deux jours avec gel : -1.4° le 28 et -0.8° le 29. Sur la même commune, l’enregistreur du hameau de Maurianne implanté sur un coteau 100 m plus haut en altitude, mesure respectivement 3.8 et 5.6° de minimale. Il est bon de rappeler que toutes les températures publiées dans cette chronique sont prises sous abri à environ 2m du sol ; l’écart entre une température nocturne acquise dans ces conditions et celle mesurée par un thermomètre nu à 5 cm du sol peut exceptionnellement atteindre 8 à 10° dans une topographie de coteau (écart déjà mesuré à Violay à plusieurs reprises) ; la température nocturne du sol étant bien entendu inférieure à celle de l’abri.

Voici la liste des cumuls mensuels millimétriques, éventuellement suivis par le rapport à la normale. Andrézieux 67,6 / 89 %, Balbigny NC,  Montrottier 95.3, Villerest 124,9 , Riorges 146.5 / 202 %, Bully 108.5 / 146 %, Montchal 134,2 , Violay 110,7 / 127 %, St-Etienne 133,4 , St-André 119,7 , Corbas 101,0 / 126 %, Villefranche 183,1 / 244 %, Montmelas 173,3 / 216 %, Anse 165,0 , Ecully 118,8 , Bron 103,8 / 130 %, Feurs 62,0 , Feurs Randan 69,0 / 97 %, le Breuil 89,1 / 120 %, Les Sauvages 165,1 , St-Rambert 66,8 , Leigneux 82,1, Satolas 108,2 , Pommiers-en-B. 121,3 / 178 %.

 

A Violay le 4 juillet 2007.

M. Gagnard

m.gagnard@univ-lyon1.fr

http://perso.orange.fr/meteolyonnaise/indexclim.htm