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Le René (le mari de la Suzanne) et le Marcel regardent passer une course à pied à laquelle le Bernard participe.

 

Ca fesait ben demi-heure qu'on grolait à coté du ch'min, et toujours point de Bernard… Tout par un coup j'dis au Marcel : "vois-tu moi le !" alors y m'dit : "mais où don ?

- C'ui qu'a un pia sur l'maillot", que j'lui dis ; "voella" qui m'dit, "j'l'aurais pas remis, c'est qu'i s'est fait pialer joli !"

Et alors, j'lui avais pas plutôt dit ça, que le Bernard rique un gadin et gamelle franc au miyeu du ch'min ! Alors j'lui donne la main pour le relever, il avait pas seulement d'mal dis-don, même pas une dorgne au g'nou, il est reparti hardi les miens, i biganchait à peine. "I s'ra ben d'abord arrivé", que j'dis au Marcel ; après y'en a un autre qu'arrive (une espèce de grand gognand), i rippe dans la piautre, i débaroule dans l'fossé et i va s'bugner la ganache contre un arbre. Et ben mon belet ! i t'a poussé une de ces belée !

Le temps commençait à tramacher vilain, alors j'dis au Marcel : "Allez, on a ben assez clanqué ici, tu vas voir que t'aleur on va s'prendre une macariaude…" et pis pas manqué, on s'est ramassé une de ces radée ! J'suis rentré à la loge, j'étais tout trempe.

Y'a la Suzanne qui m'apinche de loin et qui m'dit : "Tu vas pas rien rentrer comme ça ! Tache moyen de te segroler sous l'chapis, sinon tu vas encore m'faire des gouttes ! J'ai mis une fricaude dans la jabiole, va don la porter chez le Jacquot !

- Tu penses ben qu'il est pas chez lui à c't'heure", que j'lui réponds (c'est qu'le Jacquot, i rentre à point d'heure, il est toujours à la couratte, encoursu comme pas deux…) "Et ben donne moi-s-y", qu'elle m'dit, "j'vais la remettre au frigidaire, sinon elle va finir par petafiner."

 

 

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