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Avril 2002

 

 

Toujours pas de pluie !

Six mois se sont écoulés depuis le 1er novembre 2001, tous les six ont été largement déficitaires en pluie dans notre région. Des records de sécheresse viennent même d’être battus : on n’a jamais vu aussi peu de pluie durant six mois d’affilée à St Etienne Bouthéon depuis au moins 1946. Il n’y est tombé que 120 mm d’eau entre le premier novembre 2001 et le 30 avril de cette année, soit 46 % de la valeur habituelle. Le précédent record en ce lieu appartenait à la période allant de janvier à juin 1976 avec une lame de 134.5 mm. La station météorologique de Lyon Bron, implantée en 1921 (année de grande sécheresse) offre par la durée de ses mesures un recul plus important encore ; mais là aussi, on ne retrouve à aucun moment une période de six mois consécutifs aussi sèche : seulement 144.2 mm de précipitations ont été recueillies à Bron au cours de ces six derniers mois, c’est 20 mm de moins que durant la période janvier-juin 1976. La palme de la sécheresse revient sans conteste à la région de Clermont-Ferrand : habituellement, il tombe 200 mm entre novembre et avril dans la capitale auvergnate, cette fois ci, les pluviomètres n’en ont recueilli que 79 ! soit 39% de la normale.

Cette sécheresse exceptionnelle s’est déroulée (pour l’instant) en grande partie en hiver, saison où la végétation ne consomme que très peu d’eau et où l’évaporation est minime ; les deux années précédentes ont de plus été copieusement arrosées et n’ont pas connu d’été sec. Contrairement aux semis de printemps, tributaires de l’humidité des premiers centimètres de terre, les réserves hydrologiques de profondeur n’ont pas trop souffert de cet épisode sec. Voici la hauteur d’eau totale recueillie en ce mois d’avril pour quelques localités de la région : 6.1 mm à Balbigny, 9 à Montchal, 9.5 mm à Jas, 11 mm à Bully ainsi qu’au Breuil, 12.5  mm à Feurs, 15.8 à St Genis-l’Argentière,17.4 à Andrézieux, 17.8 à Montrottier,  18.1 à Violay,  21 mm à St Symphorien-sur-Coise ainsi qu’à St André-la Côte, 25.7 aux Sauvages.

A un jour près…

En climatologie, lorsque l’on parle d’une quantité de pluie tombée en un jour -un lundi par exemple- il s’agit de la hauteur d’eau recueillie dans le pluviomètre entre 8h ce lundi et 8h le lendemain matin ; cet horaire est porté à 7h lors de l’heure d’hiver. Par conséquent, la dernière mesure de pluie relative au mois d’avril a eu lieu le mercredi premier mai à 8h du matin. C’est précisément à cette heure là que la pluie est arrivée en force sur notre région. Les hauteurs d’eau mesurées durant cette seule journée de fête du travail, comme on le verra plus loin, sont de l’ordre d’une trentaine de millimètres. Si cette perturbation porteuse de pluie était arrivée dans le secteur seulement 24 heures plus tôt, aucun record n’aurait été battu ni même approché, les lignes précédentes n’auraient pas été écrites.

Un premier mai sous la pluie.

A peine le mois d’avril terminé, la pluie revient en force et arrose copieusement la fête du travail. Ce seul jour, on note des hauteurs d’eau assez conséquentes : 38.3 mm au Breuil, 37.8 mm à Bully, 36  à Montrottier et St André-la-Côte, 31.5 à Violay, 30.4 aux Sauvages, 30 à St Symphorien-sur-Coise, St Genis-l’Argentière et Feurs, 28.6 à Grammond, 27.4 mm Andrézieux (où il n’avait jamais tant plu un premier mai depuis au moins celui de 1946). La pluie ne se contente pas de ce premier mai et déborde amplement sur les jours suivants de sorte que les 50 mm sont à peu près partout dépassés en quatre jours.

N’oublions pas la température.

La faiblesse des précipitations est incontestablement le trait marquant de la situation climatologique en ce début d’année, on ne doit pas pour autant éclipser l’étonnante douceur de la température. Depuis le début de l’an, aucun mois n’a été plus froid que la normale. L’excédent de température moyenne de cet avril atteint 1.5° en plaine et 2° sur les monts. On note une température moyenne de 10.9° à Feurs et de 8.4° aux Sauvages. Un constat illustre bien cette douceur ambiante présente depuis le début de l’année : depuis le premier janvier, la température moyenne à Andrézieux-Bouthéon atteint 7.71° ; une seule fois depuis au moins 1946 ces quatre premiers mois de l’année ont été plus chauds, c’était en 1961 avec seulement… 0.01° de plus.

Les premières chaleurs en plaine.

Dans le vocabulaire météorologique, on parle de « jour avec chaleur » si, durant cette journée, la température mesurée sous abri, atteint ou dépasse 25°. En plaine, dans notre région, de telles températures apparaissent exceptionnellement en mars, plus habituellement en avril. Au dessus de 800 m d’altitude, par exemple à Grammond, Violay ou les Sauvages, il faut attendre mai et même parfois juin pour vivre une telle journée. On dénombrait 9 jours avec chaleur en avril 1949 à Andrézieux, un seul est apparu cette année : 25.6° le 30 avril. Ce même jour, la station automatique de Feurs affiche même 26° au plus chaud de l’après midi, 24.5° pour Bully, 24.8° pour Le Breuil (mais 25.7° le 25). Les postes météo d’altitude restent largement sous le seuil des 25 degrés, on relève 24° à Jas, 23° à St Symphorien-sur-Coise, 21.5° à Violay, 20.8° à St André-la-Côte et même seulement 19.9° sur la crête ventée des Sauvages. Cette veille du premier mai est en outre remarquable par son amplitude thermique –à savoir l’écart entre la plus haute et la plus basse température de la journée- ; cette amplitude atteint 24.1° à Feurs, elle ne se situe pas très loin du record du 31 août 1998 (25.9° à Feurs et même 28.8° à Roanne). L’amplitude est ce jour très forte pour les localités de fond de vallée 24.3° pour Bully ainsi que pour Le Breuil, tandis qu’elle reste sage pour les sites de montagne, davantage soumis à l’influence modératrice du vent : 18.2° à St André-la-Côte, 17.7° à Violay , 16.8° aux Sauvages. Une période de chaleur en avril persiste rarement et cette année, l’arrivée du mois de mai s’accompagne d’un brutal refroidissement ; on perd, en température maximale, entre le 30 avril et le 1er mai : 12.3° à Bully, 12.4° aux Sauvages, 12.5° St Symphorien-sur-Coise, 12.6° à Andrézieux, 13° pour Le Breuil, 13.2° à Violay, 15.3° à Feurs (mais 15.6° entre les 20 et 21 août 98).

 

Mes remerciements à Madame Laval (St Genis-l’Argentière), Messieurs : Blotas (Bully, Rhône), Bonnefoy (Jas), Coquard (Montrottier), Duchez (Balbigny), Maugé (Montchal), Molin (St André-la-Côte), Subrin (Le Breuil), Thizy (St Symphorien-sur-Coise).

 

A Violay le 5 mai 2002.

M. Gagnard

Contact : gagnard@univ-lyon1.fr